Pédiatrie - Hausse des cas de maltraitance psychologique des enfants en Suisse


BERNE - Le nombre de cas de maltraitance infantile constatés dans les cliniques pédiatriques suisses s'est élevé à 2097 l'an dernier, un niveau jamais atteint auparavant. Cette augmentation marquée (+13% sur un an) s'explique principalement par l'amélioration du recensement.

Les cas de maltraitance psychologique dus au fait pour un enfant d'avoir été témoin de violences domestiques font désormais l'objet d'un signalement précis, indique lundi Pédiatrie suisse sur la base du rapport du groupe spécialisé dans la protection de l'enfant des 19 cliniques pédiatriques du pays. Ce type de cas a augmenté de 64%, à 185 cas.

Ce genre particulier de maltraitance psychologique fait l'objet d'un recensement depuis trois ans seulement. Il est peu probable qu'il y ait une hausse réelle de leur incidence, écrit Pédiatrie suisse. L'augmentation est plutôt due à un renforcement des signalements et à une meilleure saisie.

Cependant, "le fait pour un mineur d'être témoin de violences domestiques représente pour lui une charge psychique pouvant avoir de graves conséquences", prévient Pédiatrie suisse. Les groupes de protection de l'enfance sont de plus en plus impliqués dans la prise en charge de ces mineurs.


Zone d'ombre

Il est à supposer que le nombre de cas non déclarés en matière de séquelles psychologiques suite à des violences domestiques reste élevé, s'inquiète Pédiatrie suisse. L'offre de prise en charge et la collaboration entre les différents acteurs sont parfois insuffisantes.

Le nombre de cas jugés "certains" a augmenté pour presque toutes les formes de maltraitance: psychologique mais aussi physique, sexuelle ou de négligence.

D'une façon générale, les victimes sont souvent très jeunes: 45% des enfants signalés pour maltraitance avaient moins de 6 ans, dont une bonne partie ont été touchés dès leur première année. "Il est urgent de prendre des mesures dans le domaine de la protection précoce des enfants", estiment les spécialistes, en particulier avant 4 ans, un âge où il n'existe pas ou peu de moyens de "contrôle externe".

La plupart des mauvais traitements infligés aux enfants et aux adolescents et adolescentes se produisent dans le cercle familial, rappelle le rapport. Cela vaut notamment pour les agressions sexuelles. A l'exception des cas de négligence qui sont souvent imputées aux femmes, les coupables sont généralement des hommes. Dans un cas sur dix, les auteurs de violences sont mineurs.

Un quart (25%) des cas de maltraitance a nécessité "une intervention médicale aiguë". Deux décès ont été signalés.

Le 29 avril 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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