Mises à jour médicales - semaine 02/2019


Retrouvez ici les informations médicales de la semaine à retenir en fonction des dernières études scientifiques, communications officielles et congrès médicaux, article créé en partenariat avec Creapharma.ch.

SEMAINE 02/2019 (mise à jour le 11 janvier 2019)

10 janvier 2019

Lien entre dépression et maladies inflammatoires (ex. arthrite)
Les scientifiques savent depuis plusieurs années qu’il y a une association entre la dépression et les maladies inflammatoires comme l’arthrite. Désormais, des études montrent un possible lien causal entre la dépression et les maladies inflammatoires. Par exemple, une personne qui souffre d’arthrite, de psoriasis, de maladie inflammatoire chronique de l’intestin comme la maladie de Crohn ou de toutes autres maladies inflammatoires de l’organisme peut voir son risque de dépression augmenter considérablement. Autrement dit, la cause de la dépression chez certains patients peut être directement et simplement une maladie inflammatoire. C’est la thèse en tout cas défendue par le Prof. Edward Bullmore, à la tête du département de psychiatrie à l’Université de Cambridge en Angleterre. Il a publié aux Etats-Unis le 31 décembre 2018 un nouveau livre sur ce sujet : “The Inflamed Mind: A Radical New Approach to Depression” (traduction libre : “L’esprit enflammé, une nouvelle approche de la dépression”). Dans une interview accordée à la chaîne de TV CBS début janvier 2019, le Prof. Bullmore estime qu’il devrait y avoir comme un décloisonnement entre la partie de la médecine qui traite les problèmes psychiques de celle qui s’occupe des problèmes physiques. Autrement dit, un meilleur partenariat entre les psychiatres et les médecins généralistes ou rhumatologues fait sens dans le traitement de la dépression. Le Prof. Bullmore précise toutefois que tous les cas de dépression ne sont pas causés par les maladies inflammatoires, cela signifie qu’il y a aussi d’autres causes comme le facteur héréditaire. Un test sanguin permet notamment de savoir si l’organisme est enflammé ou non. Une étude publiée le 9 janvier 2019 dans le journal scientifique Gut (DOI : 10.1136/gutjnl-2018-317610) va dans ce sens. En effet, des chercheurs canadiens de l’institut ICES ont montré dans une population de l’état canadien de l’Ontario que les femmes atteintes d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) courent un plus grand risque de développer une maladie mentale après l’accouchement que l’ensemble de la population. Les chercheurs canadiens relèvent que les femmes souffrant de MICI pendant la grossesse ou avant devraient alerter leur médecin pour prévenir tout risque de maladie mentale.
Lire notre dossier sur la dépression

4 janvier 2019

Botox pour prévenir la migraine chronique
Selon une étude publiée en janvier 2019, la toxine botulique (plus connue sous son nom de marque Botox) réduit les crises migraineuses chroniques, comparativement à un placebo. Cette étude qui était en fait une méta-analyse de données d’essais cliniques ou revue d’études a montré que la toxine botulique était supérieure au placebo pour le traitement préventif de la migraine. Le Prof. Benoit Chaput du CHU Rangueil à Toulouse (France) qui a mené cette étude et ses collègues expliquent dans un communiqué de presse en anglais : “La toxine botulique est un traitement sûr et bien toléré qui devrait être proposé aux patients souffrant de migraines “. Plus de 17 essais randomisés comparant la toxine botulique au placebo pour le traitement préventif des migraines ont été pris en compte dans cette méta-analyse. Les 17 études portaient sur près de 3’650 patients, dont environ 1’550 souffraient de migraines chroniques, c’est-à-dire d’au moins 15 crises de migraine par mois pendant plus de trois mois, avec des symptômes migraineux au moins huit jours par mois. Les autres patients ont eu des migraines épisodiques moins fréquentes.

Lors de l’analyse des données, les injections de toxine botulique ont réduit de façon significative la fréquence des crises de migraine chronique. Trois mois après l’injection, les patients traités par la toxine botulinique ont eu en moyenne 1,6 crise migraineuse de moins par mois que ceux traités par placebo inactif. L’amélioration s’est manifestée dans les deux mois suivant le traitement à la toxine botulinique. Pour maintenir les effets du traitement, les injections de toxine botulique sont généralement répétées tous les trois mois. Les données regroupées ont également montré une amélioration significative de la qualité de vie chez les patients traités par la toxine botulinique. Cette amélioration était directement liée à une réduction des symptômes dépressifs. Les chercheurs français ont aussi observé une “tendance statistique” vers des attaques moins fréquentes avec la toxine botulique chez les patients souffrant de migraines épisodiques (non chroniques). Cette étude a été publiée le 1er janvier 2019 dans le journal scientifique Plastic and Reconstructive Surgery® (DOI : 10.1097/PRS.0000000000005111).
Lire notre dossier sur la migraine

Le 11 janvier 2019. Sources : voir sur les liens de Creapharma.ch si les sources ne sont pas mentionnées dans les paragraphes ci-dessus. Crédits photos : Adobe Stock

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