🎙️Entretien avec Elodie Manzone, co-responsable médias au sein de l’Association romande des assistantes médicales


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Voici l'interview en texte

Entretien avec Elodie Manzone, co-responsable médias au sein de l’Association romande des assistantes médicales

Medpro.ch – Bonjour Élodie et merci d'avoir accepté notre invitation. Vous avez une riche expérience du métier d'assistante médicale, métier dont vous défendez les intérêts en s'impliquant au sein de l'association Romande des assistantes médicales en tant que co-responsable média. Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?

Elodie Manzone – Bonjour Céline, merci de m'avoir contactée. En effet, je suis assistante médicale depuis quelques années, puisque j'ai obtenu mon CFC en 2011, donc un peu moins de 15 ans. J'ai fait ma formation dans un cabinet en hématologie durant les 3 ans d'apprentissage. Ensuite, je suis restée 4 ans. Et puis j'ai voulu voir d'autres spécialités, d'autres lieux de travail, j'ai fait quelques remplacements. C'était le choix que j'avais fait, qui me paraissait le mieux pour découvrir un petit peu le monde médical.

J'ai travaillé notamment aux urgences du Flon, puis dans un cabinet privé de cardiologie, et en fait je me suis rendue compte que les remplacements ce n’était pas vraiment fait pour moi, dans le sens où il fallait à chaque fois rechercher une place de travail après la fin de notre contrat. Pour moi c'était un peu trop angoissant, stressant, si je ne trouve rien, qu'est-ce que je vais faire, enfin voilà. Alors pour finir je me suis dit non, moi, il me faut un contrat à durée indéterminée, il me faut quelque chose de fixe et puis j'ai trouvé une place dans un centre médical, au CMLO, un centre médical à Prilly. J'ai notamment travaillé avec des dermatologues, on a fait de la chirurgie, il y avait aussi une cardiologue, il y a eu de la gynécologie, de la médecine générale, et puis aussi un peu de pédiatrie, de l'endocrino, il y avait le choix disons pour parfaire un peu les connaissances médicales. Et puis là maintenant cela fait par contre 3 ans que je suis au CHUV en pneumologie dans l'unité de pneumopathie interstitielle et maladies pulmonaires rares.

Plusieurs questions me viennent en écoutant ce joli parcours. Déjà la première qui est assez standard c'est de savoir ce qui vous attirait dans cette formation, dans ce métier d'assistante médicale ? Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie ?
Alors, ce qu'il faut savoir, et je pense que c'est un peu comme tout le monde, le domaine médical me passionnait et me passionne toujours autant. C'est pour ça que j'ai fait le choix de me diriger là-dedans. Je voulais à la base faire assistante vétérinaire mais c'est des places très rares. Enfin bref c'était compliqué, je n'ai pas trouvé. Je me suis dit, pourquoi pas je commence par assistante médicale et puis au pire je continuerai un autre apprentissage d’assistante vétérinaire après. Mais finalement, c'était bien d'avoir son salaire à la fin du mois, reprendre un apprentissage. Bon, sur le moment, ce n’était pas très motivant. Et puis, j'ai eu par contre énormément de plaisir à travailler en oncologie. C'est vraiment une spécialité qui me parle, qui m'a parlé à l'époque, dans laquelle je me sentais vraiment bien, donc je suis restée.

Et puis ensuite, j'ai fait mon petit parcours professionnel. Voilà, j'ai pris goût. Il faut dire aussi que la formation d’assistante médicale offre un panel assez diversifié sur ce qu'on apprend. On va toucher du laboratoire, apprendre à faire des analyses, les comprendre évidemment. On va faire des soins, des pansements, faire de la radiologie, toucher aussi à la gestion de l'administration du cabinet, donc c'est aussi motivant d'apprendre autant en 3 ans de formation.

D'accord, et après c'est vrai que quand on voit votre parcours, vous avez touché vraiment à plein de domaines différents. Donc j'imagine qu'après vous avez parfait vos connaissances. Vous avez aussi travaillé dans des structures très différentes : cabinets, centres médicaux, permanence d'urgence... J'ai envie de vous demander qu'est-ce que vous y avez appris peut-être ? Et puis, quelles sont les plus et les moins de ces différentes structures ?
Grâce à ce parcours, je me suis rendu compte que je préférais être dans des petites équipes plutôt que des grandes équipes qu'on peut trouver dans les centres médicaux. On peut vite être une dizaine d'assistantes médicales. Moi, c'est ce qui me convient le mieux, d'être dans une petite équipe. Après, chaque spécialité, en fait, a son côté positif ou négatif. J'ai beaucoup aimé les urgences, parce qu'on voyait des choses vraiment extraordinaires qu’on ne voit pas, par exemple, en oncologie. Mais, en même temps, en oncologie, dans ces spécialités où l'on voit régulièrement les patients, on a un lien, on s'attache avec eux, parce qu'on les voit pratiquement chaque semaine. Aux urgences typiquement, ou pour un suivi dermatologique, on voit les patients une, deux fois peut-être, mais ça s'arrête là. Donc après, c'est vraiment propre à chaque assistante médicale, chaque personne, on souhaite établir un lien avec le patient, ou pas, simplement.

Après, je pense qu'il y a un aspect aussi émotionnel à gérer. Quand on s'attache à un patient, peut-être un jour ou l'autre, il est guéri et il s'en va. Je pense qu'il y a cet aspect émotionnel à gérer dans ce métier.
Aussi. Mais, il faut aussi se dire que des fois ils ne guérissent pas et on doit pouvoir se mettre un bouclier pour se protéger. Créer un lien c'est bien, mais il faut la bonne intensité dans ce lien c'est à dire qu'il peut se rompre à chaque instant Surtout dans l'onco-hémato ou pour ma part, celle qui me parle le plus. Bien sûr, du jour au lendemain, on vous annonce que votre patient est décédé. C'est la réalité du terrain et il faut savoir se préserver émotionnellement. Mais il y a aussi des très bonnes choses qui se passent également.

Oui, je n'en doute pas. Et aujourd'hui, vous travaillez dans une unité au nom un peu mystérieux, la pneumologie interstitielle. En quoi ça consiste exactement ? Et aussi, quelle est votre fonction dans cette unité ?
Alors, en fait, déjà interstitielle, c'est vrai que ce n'est pas un mot qu'on a l'habitude d'entendre. C’est assez simple à comprendre. Interstitiel vient de l'interstice, en fait c'est le tissu qui est en l'occurrence dans le poumon. Donc des fois, il ne se développe pas comme on aimerait, pas correctement, il y a des petits bugs, on va dire ça comme ça. On va voir notamment les fibroses pulmonaires dans cette unité, des pneumopathies d'hypersensibilité, c'est-à-dire quand on est en contact avec des antigènes, ça peut être typiquement des moisissures, ça peut être des plumes, ça peut être certaines choses qui vont créer une inflammation à cet endroit-là dans le poumon, qui vont s'enflammer, bref il y a toute une évolution. Donc ce genre de pathologie, c'est ce qu'on voit dans l'unité mais il y a aussi des maladies pulmonaires rares comme la sarcoïdose. Qu'est-ce qu'on peut trouver encore ?

En fait, c'est une unité dans laquelle vous vous occupez de tout ce qui traite un petit peu aux maladies des poumons, j'ai l'impression.
Voilà, exactement. Tout à fait ça.

Et donc dans cette unité finalement en hôpital, vous avez trouvé la bonne taille d'équipe ? Vous disiez que vous aimez les petites équipes, mais pour autant des fois dans les cabinets médicaux on est toute seule ou vraiment en très petite équipe, donc ça c'est un peu le juste milieu pour vous ?
C'est étonnamment le juste milieu parce que dans un hôpital on est énormément, mais dans notre unité on est finalement 4. Mais en collaborant avec des médecins assistants, des chefs de clinique. Et puis par contre, dans mon rôle, je suis toute seule. Donc, je m'organise comme je l'entends. Ce qui est plus facile aussi à anticiper les choses, à s'organiser quand on est toute seule, c'est des fois, c'est beaucoup plus simple. Et c'est ce qui me convient aussi.

D'accord, c'est intéressant. Donc trouver finalement une organisation autonome dans une équipe...
Exactement ça. Je suis très autonome dans les tâches que je dois faire, mais je suis toujours en collaboration avec les médecins autour de moi. Et c'est ce qui me convient.

Merci beaucoup pour toutes ces informations sur votre parcours. Donc je l'ai dit en introduction, vous êtes également co-responsable média au sein de l'Association Romande des Assistantes Médicales, donc l’ARAM. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous avez rejoint l'association, pourquoi vous l'avez rejointe et pourquoi aussi plus spécifiquement dans cette fonction de co-responsable média ?
Alors, c'est tout simple. Après mon CFC, j'avais besoin de me lancer un nouvel objectif. Juste travailler et rentrer chez moi, ce n'était pas très motivant. Voilà, il me fallait un petit challenge en plus. Je me suis dit, bon, est-ce que je reprends une autre formation ? Est-ce que... Dans quoi je m'engage ? Et puis, j'avais entendu dire lors d'une formation organisée par l'ARAM à l'époque, qu'ils recherchaient du monde dans l'équipe rédactionnelle du journal. Étant donné que j'aime écrire, je me suis dit, allez, pourquoi pas, je tente, on verra bien. Au pire, je pars, si vraiment ça ne me convient pas. Et là, ça fait depuis neuf ans. Neuf ans que je suis là, donc ça m'a plu effectivement. Mais par contre, j'ai commencé évidemment comme rédactrice de petits articles. Après, à chaque fois de plus en plus grand, plus de responsabilité. Et puis maintenant, effectivement, je suis responsable média et je collabore avec une collègue qui est journaliste professionnelle, pour laquelle on se partage certaines tâches.

D'accord. Donc votre rôle consiste principalement à écrire pour quels médias ?
Alors, le magazine de l’ARAM, je collabore avec la journaliste pour certains articles. Il y a des articles, c'est propre à elle parce que c'est quand même son métier. Je ne me considère absolument pas comme journaliste, évidemment. Il faut savoir qu'on part, en fait, d'une feuille blanche et à nous d'inventer, à nous d'être en lien avec l'actualité, d'essayer de répondre aux attentes de nos membres, qu'est-ce qu'ils attendent, de faire passer certains messages, certaines informations importantes aussi. Sinon, il y a tout ce qui est réseaux sociaux, Facebook, Instagram, LinkedIn, où on informe nos membres, ou nos membres aussi, en tout cas ceux qui nous suivent, des actualités de la formation, d'apprentissage, de nos formations continues, etc. Et la dernière chose, c'est le site, notre site internet aussi, où on fait passer également toutes ces informations.

Ok, c'est intéressant. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que votre co-responsable, vous l'avez dit, elle est journaliste, donc elle n'est pas assistante médicale.
Exactement, parce qu'elle répond vraiment à comment communiquer dans les médias. Chose qu'en tant qu'assistante médicale, c'est pas du tout de notre ressort. On est bien d'accord. Mais avec mon expérience d'assistante médicale, mes connaissances, je sais ce qu'il faut plus ou moins viser, ce qui est intéressant, ce qui est important de relever. Donc effectivement, on est complémentaires.

Vous formez une bonne équipe.
Voilà, exactement.

Et comment est-ce que vous répartissez votre temps entre votre emploi d'assistante médicale et cette fonction au sein de l’ARAM ?
Alors là, je travaille à 80% à l'hôpital. Tout ce que je fais pour l'ARAM, il faut bien se rendre compte que tout le comité de l'ARAM, en fait, est bénévole. Donc c'est sur notre temps libre. À nous de nous organiser entre la vie professionnelle, la vie privée, les enfants, les engagements, nos moments à nous. Contrairement à ma collègue qui est journaliste, elle, par contre, elle a un contrat d'employée. Donc ça change un peu la donne. Donc effectivement il faut s'organiser. Moi j'ai peut-être tendance à travailler plus le week-end ou mes jours de congé ou le soir alors qu’elle c'est un jour bien précis dans la semaine. Voilà, on ne travaille pas aux mêmes horaires mais ça fonctionne.

Très bien et c'est à peu près combien d'heures par semaine ?
Alors ça va, il y a énormément d'informations à transmettre. Effectivement, quand on vient de finir de boucler le magazine, c'est un peu plus light. On a un peu plus de temps libre, donc on fait moins d'heures. Et inversement, quand on est en plein dans le boom du magazine, qu'il faut corriger les articles, voilà, ça nous demande un peu plus. Je dirais qu'on varie à peu près, on va dire, une moyenne de 20%. D'accord.

Donc, ça comble bien votre 80%.
Exactement.

Comme vous le savez, la dernière personne qu'on a interviewée s'appelle Noémie. Elle était l'auteur, l'autrice d'une lettre ouverte qu'elle a envoyée à plusieurs entités, dont l’ARAM. Comment avez-vous réagi à cette lettre ouverte ?
Je pense pouvoir parler au nom de tout le comité ARAM que nous avons très bien réagi. Nous avons été surpris en bien, comme on dit, de dire mais enfin, il y a une assistante médicale, un énorme signal d'alerte en disant eh là ça va pas il y a un souci. En plus, elle a écrit une lettre vraiment formidable. C'est très très bien écrit pour ceux qui ne l'auront pas lu, elle est sur notre site internet sauf erreur aussi sur le site de l'ASVM. N'hésitez pas à la lire parce que vraiment elle reflète en fait la réalité, elle reflète je pense ce que beaucoup d'assistantes médicales pensent, ce que nous pensons en tant que comité de l’ARAM mais en tant qu'assistantes médicales aussi. Elle décrit malheureusement la réalité en fait.

Elle a osé, en fait, elle a osé...
Elle a osé et bravo.

Vous avez l'espoir que ça fasse bouger les choses ou comment… ?
Alors, effectivement, on a eu l'espoir que ça fasse bouger les choses. On a d'ailleurs répondu à cette lettre. Donc, vous trouverez la réponse aussi sur notre site internet. Ou sur les réseaux. Voilà. Ou sur les réseaux sociaux également. On a également mis en place un sondage, en fait, qui peut être anonyme ou non, à la personne de choisir pour qu'elle s'exprime en fait sur ce qu'elle vit aussi au cabinet suite à la lettre de Noémie. Grâce à ça, il y a quelque chose en cours, je ne peux encore pas en parler parce que c'est encore confidentiel, mais je ne peux que vous encourager encore à répondre à ce sondage parce que plus vous êtes nombreuses à y participer, plus on pourra faire un gros dossier.

C'est un sondage qui s'adresse aux assistantes médicales ?
Essentiellement. Mais aussi aux médecins, parce que les médecins ont aussi leur mot à dire, évidemment. C'est aussi leur réalité. Peut-être qu'ils ont une vision totalement différente de la nôtre, ou peut-être pas. Ça peut être ouvert au... C'est ouvert à tout le monde, en fait, dans le sens où, même si c'est quelqu'un qui est du médical, mais pas sans médical, on l'encourage à répondre, que ce soit une secrétaire, une masseuse, quelqu'un qui a un lien avec ce que Noémie a décrit. Ça peut être des patients aussi, peut-être que certains patients ont vu qu'il y a du personnel non formé dans les cabinets ou encore, je ne sais pas, le conjoint d'une employée assistante médicale, par exemple, qui se rend compte qu'en fait qu’être assistante médicale c'est stressant, c'est épuisant. L'idée, c'est vraiment d'avoir beaucoup de retours. Plus on a de retours, plus on peut faire quelque chose.

Donc j'espère que toutes les personnes qui nous écoutent se précipiteront pour répondre à ce sondage.
J'espère. En tout cas, sachez qu'il y a quelque chose en cours par le comité de l’ARAM. On verra où ça débouche. Malheureusement, on n'a pas de pouvoir magique, mais voilà, on fait tout pour que ça fasse bouger.

Et ce sondage, il est à remplir jusqu'à quand ? Est-ce qu'il y a une date limite ?
On n'a pas mis de date limite parce que pour l'instant, c'est tout frais. Et je pense que peut-être certains médecins, certains employeurs, certaines employées, ont peut-être une solution à proposer qu'on pourrait mettre en place. Mais peut-être que ça peut être dans deux mois, trois mois, ça peut être demain. Enfin, pour l'instant, il n'y a pas... On est ouvert. Participez, on ne va pas laisser ouvert des années, évidemment, mais pour l'instant c'est tellement frais qu'on a décidé de pas mettre de date de fin.

Et puis là vous avez dit qu'il y a quelque chose qui est en cours de préparation sur lequel vous ne pouvez pas encore communiquer. Quand est-ce que vous pourrez communiquer à ce sujet ?
A la mi-septembre !

Ah c'est bientôt !
Il devrait y avoir quelques petites données, petites informations qui pourront être communiquées gentiment. Mais après on verra quel avenir nous réserve le projet qui est en place.

Fantastique, on le sait, la lettre ouverte de Noemi était très explicite à ce sujet. Les conditions actuelles de travail pour les assistantes médicales sont compliquées. L'une des possibilités qu'on a évoquées déjà plusieurs fois dans ce podcast pour évoluer dans le métier d'assistante médicale c'est de faire le brevet fédéral de CMA, donc coordinatrice en médecine ambulatoire, et c'est la voie que vous avez choisie. Donc c'est intéressant, vous allez pouvoir nous en parler. Comment avez-vous décidé de suivre cette formation complémentaire ? Qu'est-ce qui vous a motivé dans cette direction ?
Alors c'était un peu lors d'une période de doute, de remise en question. Est-ce que je continue d'être assistante médicale ou pas ? Est-ce que je change de métier ? Est-ce que je change juste de place ? Est-ce que je change de domaine totalement ? Voilà, il y avait aussi le souhait de fonder une famille qui arrivait à ce moment-là. J'ai pesé le pour et le contre de me dire si j'entame une nouvelle formation et que d'un coup un bébé arrive, je n'ai pas envie de commencer une nouvelle place et d'être tout de suite en arrêt maternité. Ce n'est pas le but. J'ai mis quand même le temps pour y réfléchir. Bien peser le pour et le contre, comment on pouvait s'organiser aussi avec mon mari, si un bébé arrivait, mes cours en même temps, mais comment ça se passe... Enfin voilà, il a fallu un peu penser à tout. Et puis je me suis dit, ben voilà, je suis assistante médicale depuis tant d'années, j'ai pas envie non plus de tout mettre à l'eau, ce que j'ai appris. Je me lance dans le brevet. Au pire, ça me fera une expérience. Et au mieux, ben je reste là-dedans. Donc j'ai commencé, je l'ai eu, j'ai eu mon brevet en 2020.

Ma première question, c'est parce qu'on en avait discuté justement, je crois, avec Noémie, de savoir que ce brevet, il peut, pour certaines personnes être inaccessible du point de vue financier. Alors vous, comment est-ce que vous avez rassemblé l'argent nécessaire pour le financer ?
Comme la plupart, j'ai économisé, j'ai mis de côté. Effectivement, mon employeur à l'époque ne voulait pas me le payer, simplement parce que ce n'était pas dans leur projet, que c'était pour moi un projet personnel. Ils n'en avaient pas l'utilité aussi, donc je peux comprendre qu'on ne finance pas quelque chose qui ne nous est pas utile. Ceci dit, j'ai quand même pu baisser mon pourcentage, donc à l'époque je travaillais à 100%, j'ai pu le baisser à 80% pour pouvoir suivre les cours. Donc ça, on a pu par contre s'organiser correctement. Mais effectivement, c'est un certain coût. Voilà.

Mais vous avez pu, en anticipant cette formation à venir, sur les mois ou les années qui précédaient, vous avez réussi à mettre de l'argent de côté qui vous a permis de financer ça. Et donc là, on a compris que vous avez pu baisser votre taux de travail à 80%. Est-ce que, pour suivre les cours, mais j'imagine qu'après il y a des travaux peut-être à faire en parallèle des cours, donc ça prend peut-être plus que juste la journée de cours, comment ça s’organise tout ça ?
Effectivement, il y a une validation pour chaque module, donc un examen écrit. Comme pour chaque examen, il faut réviser, il faut étudier, Je ne peux pas donner le nombre d'heures parce que ça dépend de chacun et chacune de notre facilité d'apprentissage. Par contre, effectivement, il y a des cas pratiques, toujours selon les modules suivis. De mémoire, j'en ai eu que deux, peut-être trois. Personnellement, du coup, j'ai dû prendre sur mes heures privées, en fait. Il a fallu que je fasse une étude avec une patiente. Donc là, c'était aussi sur mes horaires libres. Il a fallu que je m'organise aussi avec la patiente, que ses horaires conviennent aux miens. Il a fallu que je prenne sur mes jours de congé aussi ou sur mes jours de vacances. Donc effectivement, c'est des choses auxquelles il faut penser, il faut s'organiser. Si c'est quelqu'un qui se lance là-dedans et qu'il y a des enfants, prévoyez un peu plus de garde. Ne serait-ce que pour vous reposer au bout d'un moment parce qu'il y en a besoin.

Est-ce que vous, vous avez réussi à clore la formation avant la naissance de votre premier enfant ?
Oui. La naissance est faite un peu entre les cours et entre l'examen.

Peut-être la question qui intéresse probablement nos auditrices, c'est de savoir finalement si ce brevet, il a eu les effets escomptés, c'est-à-dire est-ce qu'il vous a permis de faire évoluer votre travail, votre salaire ?
Oui. Alors, je pense qu'il est important de dire que le brevet est encore peu connu en Suisse romande. Il est bien plus connu en Suisse allemande, donc il y a beaucoup plus d'ouverture, les gens connaissent, s'engagent plus, voilà. En Suisse romande, c'est encore frais, on peut le dire. Il ne faut pas avoir peur de faire le brevet et de se laisser du temps après, de trouver une place dans lequel on peut l'appliquer. Ça peut prendre du temps. Moi, les personnes que je connais avec lesquelles j'ai fait le brevet, certaines ont eu de la chance, elles ont pu rester là où elles étaient et puis appliquer leurs brevets. D'autres ont dû partir, ont dû prendre un peu plus de temps, faire un peu plus d'expérience, se battre aussi pour faire connaître leurs brevets et mettre des choses en place. Il ne faut pas avoir peur de ça et je pense qu'actuellement, c'est le processus normal. Si vous avez de la chance et que vous trouvez un poste dans lequel vous pouvez l'appliquer, c'est super ! Mais ne soyez pas craintive d'attendre un peu. 

Vous êtes restée dans votre emploi que vous aviez à l'époque ?
Non, moi je suis partie... Je suis partie mais aussi parce que j'avais quand même de la route entre mon lieu professionnel et ma maison, j'avais un bébé... Enfin, voilà, il y a eu plein de changements à cette période-là aussi. Donc, j'ai changé de lieu professionnel. Je m'étais par contre dit que je voulais prendre le temps de trouver une place dans laquelle je pouvais appliquer mon brevet. Je voulais avoir le choix et prendre la décision de ce que je voulais obtenir. Donc j'ai eu la chance de pouvoir tomber sur deux annonces, en fait. Et puis, ben voilà, il a fallu faire un choix, évidemment. Et je me suis retrouvée en pneumologie.

Alors oui, il y a des jours où je n'applique absolument pas les connaissances de mon brevet, mais la plupart du temps, oui. En l'occurrence, mon poste fait que je suis responsable de la surveillance biologique et clinique de certains traitements lorsque des patients commencent notamment des antifibrotiques, donc contre les fibroses pulmonaires. C'est une maladie incurable et ce sont des traitements qui peuvent avoir des effets secondaires. Sauf qu'on peut avoir des patients qui n'ont pas de symptômes de leur maladie mais qui ont des effets secondaires de leurs médicaments. C'est difficile de se dire mais je prends quelque chose qui me rend malade alors que si je ne prends pas mon médicament, mon comprimé, tous les jours, ben en fait j'ai l'impression que je ne suis pas malade. Il faut, et c'est là où je mets mes connaissances que j'ai apprises lors de mon brevet, c'est de les convaincre en fait, de leur réexpliquer, pas à part de ré-ré-ré-ré-expliquer encore à quoi ça sert ce traitement, les motiver avec leurs objectifs, tout en respectant les objectifs du médecin, parce que prendre des traitements c'est bien, mais si le patient veut une certaine qualité de vie, Il faut que les deux soient compatibles en fait. Donc il y a beaucoup de discussions lors des téléphones ou en présentiel avec le patient. Et ça c'est quelque chose qu'on apprend typiquement dans le brevet et qui pour moi est juste magique en fait de pouvoir répondre aux besoins du patient à ce moment-là. Voilà. Et après il y a d'autres petites choses que je fais aussi mais c'est propre au type de brevet vu qu'il y a deux voies, gestion et clinique. Donc, ça dépend du poste après dans lequel on évolue, ça dépend de la place, des tâches, enfin voilà. Moi, c'est l'une des tâches principales, mais peut-être qu'une collègue ayant un brevet aura tout à fait autre chose.

Et donc, vous êtes satisfaite aujourd'hui de ce choix que vous avez fait de faire le brevet et vous avez vu vos conditions de travail évolué ?
Effectivement. Et plus de responsabilité aussi. Une autonomie, une confiance. Chose que quand on est assistante médicale, on obéit juste finalement à un ordre. On fait, on exécute, mais des fois on n'a plus besoin de réfléchir. Et moi personnellement, c'est ce qui me manquait, c'est de plus avoir cette réflexion en fait.

Et là, vous l'avez retrouvé. Excellent.
Oui.

Si vous deviez nous raconter un souvenir sur votre parcours d'assistante médicale et de coordinatrice en médecine ambulatoire maintenant, qui vous a marqué, enfin voilà, un souvenir qui illustre les raisons pour lesquelles vous avez choisi ce métier. En fait, qui vous rappelle ce que vous aimez dans ce métier. Ce serait lequel ?
Il y en a un, oui, il y en a un que je ressens d'ailleurs assez souvent, c'est une discussion que j'ai eue avec un patient en oncologie, qui a eu un diagnostic qui fait qu'il allait décéder dans les semaines et mois à venir. A chaque fois qu'on lui demandait comment ça allait, c'était toujours ses enfants qui répondaient, lui ne répondait pas vraiment. Et puis ce jour-là, je ne sais pas quelle lubie j'ai eu lors d'une prise de sang de me dire mais en fait moi je veux savoir comment vous, vous allez. Je ne veux pas que ce soit votre famille qui répond à votre place. Vous, comment vous allez maintenant qu'on vous a donné cette nouvelle ? Bien sûr, je vous rassure, je lui ai donné le droit de ne pas y répondre aussi.

Je ne l'ai pas forcé, je ne lui ai pas mis le couteau sous la gorge. Mais il m'a donné une réponse à laquelle je pense souvent il m'a dit mais vous savez en fait la vie c'est comme une tartine de confiture. Une tartine de confiture ah bon ? Expliquez-moi. Il m'a dit, mais vous commencez votre vie, vous commencez à manger votre tartine, vous trouvez que la confiture elle est bonne, vous continuez à la manger, la vie continue, bon des fois il y a un petit peu moins de confiture, c'est un peu plus démoralisant, bon voilà il y a des périodes comme ça dans la vie, puis finalement ben vous croquez un morceau, vous aimez toujours ça, vous continuez de manger votre tartine, puis un jour votre tartine vous l'avez terminée.

Et là il m'a dit ,moi, j'ai fait ma vie, j'ai mangé ma tartine de confiture et je vais bien et voilà. Donc là c'est quelque chose que... Là, je me suis dit, alors une sagesse incroyable et puis là je me suis dit mais finalement le médical, la médecine c'est pas que guérir, c'est parce que des fois on ne peut pas guérir et il faut être clair avec ça, mais c'est aussi accompagner la personne lorsqu'elle ne peut plus guérir, lorsqu'il n'y a plus de traitement, c'est aussi être là pour les derniers instants, les dernières semaines, les derniers mois, et puis faire en sorte juste de les accompagner, puis d'être là. Des fois, juste de parler de tout et de rien, et cet épisode-là, c'est quelque chose qui m'a vraiment marquée parce que j'ai pas su quoi répondre, je vous dis sincèrement, je lui ai juste dit merci d'avoir répondu, mais waouh ! Et là, je me suis dit, ouais, ce lien, ce type de lien avec les patients, c'est ce que j'aime, c'est ce que je veux.

C'est génial. Alors, merci beaucoup pour cet exemple. C'est vraiment, je pense, effectivement, c'est le cœur de l'humain, de l'humanité qui est dans ce métier, et c'est magnifique. Du coup, j'enchaîne maintenant sur la question inverse en fait, c'est-à-dire que j'imagine qu'il y a aussi des moments moins chouettes qui vous ont peut-être fait hésiter à quitter, vous en avez préalablement parlé avant, des moments où vous étiez moins motivés, etc. Des moments qui vous ont fait hésiter à quitter la profession, donc est-ce que vous aimeriez en mentionner peut-être un et puis peut-être nous dire qu'est-ce qui vous a finalement fait rester quand même ?
Alors effectivement j'ai eu une période de doute. Quand j'ai vécu certaines situations que Noémie, entre autres, a aussi exposé dans sa lettre, je me suis posé la question, bon, je peux changer de lieu de travail, mais je me suis posé la question, est-ce que je change de profession ? Est-ce que je refais une formation dans un autre domaine ? Encore là aussi, poser le pour et le contre.

Je me suis lancée dans le brevet en me disant, ben, ça va être un petit peu, pas la dernière chance, mais un test dans ma vie de me dire bah on verra où ça m'amène puis si je dois changer de profession bah je changerai de profession mais effectivement il y a des doutes, il y a des questions qui se posent et je pense que malheureusement il y a beaucoup d'assistantes médicales qui ont envie de partir, qui veulent partir, qui partent, qui sont parties parce que il y a des soucis sur le terrain que Noémie a nommés.

C'est-à-dire beaucoup de responsabilités, la collaboration avec des personnes qui ne sont pas formées, les conditions salariales qui ne sont pas à la hauteur.
Exact.

Les perspectives d'évolution assez faibles.
Alors la perspective, je pense qu’elle n’est pas si faible que ça. Bon, on a le brevet, c'est une chose, mais bon, le métier d’assistante médicale peut être un tremplin aussi vers d'autres professions. Mais on peut aussi, en tant qu'assistante médicale, travailler, on peut travailler dans des cabinets privés, des centres médicaux, les hôpitaux, on peut travailler dans les assurances, on peut travailler dans des laboratoires. Il y a quand même un panel assez large, je dirais, on peut retomber sur nos pieds. On n'est pas non plus lié, point lié, une fois qu'on a ce CFC, on peut quand même évoluer. Maintenant, effectivement, financièrement, c'est compliqué. La vie a augmenté, le salaire ne suit pas forcément. D'ailleurs, pour celles qui l'ont remarqué, l’ARAM faisait toujours des propositions salariales et se mettait un peu sur le même niveau que certaines sociétés médicales. Là, ça fait très peu d'années, j'avoue, qu'on a établi nos recommandations, mais qui sont quand même plus élevées que celles de certains organismes médicaux, certaines sociétés, parce qu’en tant qu'assistante médicale dans le comité, on se rend bien compte que ce n'est pas possible d'avoir un CFC et d'être... d'assistante médicale et d'être moins payé que quelqu'un qui est simplement vendeuse dans un magasin, par exemple.

Il y a de grosses différences, alors on ne peut pas... On augmenterait bien plus, évidemment ! Je veux dire... Voilà, mais il faut quand même être réaliste qu'on n'a qu'un CFC aussi. On ne peut pas demander la lune tout de suite. Il faut monter petit à petit. Il faut savoir aussi que chaque contrat est différent. Il y a des assistantes médicales qui ont 4 semaines de vacances, d'autres qui en ont 8. Enfin, voilà. Tout ça aussi, c'est à l'assistante médicale de se battre lorsqu'elle a l'entretien et de se défendre pour son salaire. Mais effectivement, le salaire est bas. Ça, il faut le dire.

Effectivement, comme disait Noémie, il y a beaucoup de responsabilités, de plus en plus, et lorsque les employeurs engagent une personne qui n'est pas formée, ça sous-entend que l'assistance médicale qui est formée, qui est diplômée, qui est compétente, elle doit rattraper toutes les erreurs de cette personne, en plus de ses tâches. C'est chronophage, c'est fatiguant, c'est épuisant, c'est énervant, et ça ne peut pas continuer comme ça, d'ailleurs, elle a expliqué dans sa lettre, je vais juste reprendre la phrase, elle a cité, enfin elle a dit, j'avais envie de dire au médecin arrêtez, regardez ce qui est en train de se passer, vous allez nous perdre. Je rebondis sur cette phrase parce qu’actuellement, on n'est plus à « vous allez nous perdre », « vous êtes en train de nous perdre ». On y est. On n'est plus dans le moment où on tire la sonnette d'alarme. L'accident, il est fait. Maintenant, il faut qu'on réagisse. Vous êtes tous en train de nous perdre, les assistantes médicales. Il faut maintenant réparer les dégâts. Il faut rectifier le tir pour éviter que ça se reproduise, que ça continue. Donc j'espère que le projet qu'on a en place avec l’ARAM va vraiment modifier ça.

Il faut aussi... Je ne vais pas parler pour tous les médecins, mais les médecins se plaignent que c'est compliqué de recruter des assistantes médicales formées, c'est vrai. Mais il faut aussi comprendre qu'il y a un manque de place d'apprentissage. Donc formez des apprentis, parce que c'est ce qui va vous sauver demain, en fait. Oui, c'est du temps que vous allez consacrer maintenant, peut-être en perdre, mais c'est pour en gagner plus après en engageant du personnel qui est formé, pour lequel vous pouvez avoir confiance. Ça, c'est quelque chose, il faut bien ouvrir les yeux là-dessus. Il y a aussi la réflexion pourquoi vous engagez du personnel qui n'est pas formé. Ça coûte moins cher, oui. À court terme, bien sûr, vous êtes gagnant. Je comprends et je le conçois qu'une assistante médicale peut avoir un certain prix, une CMA aussi. Mais si c'est pour, sur 6 mois, une année, engager, réengager, re-re-réengager, re-re-reformer, c'est une perte de temps, c'est une perte d'énergie, c'est aussi une perte d'argent. Donc, il faut peut-être aussi ouvrir les yeux et se dire, mais en fait, engager une personne qui n'est pas compétente, qui n'est pas formée, c'est absolument pas sain pour la santé du médecin, pour la santé des assistantes médicales qui travaillent, mais aussi pour les patients parce que les patients, au final, ils vont aller voir ailleurs. Ils vont se faire piquer ailleurs parce que l'assistante médicale est incompétente, elle ne sait pas me piquer, mais en fait, elle ne sait pas que ce n'est pas une assistante médicale. Donc, ça ternit aussi notre métier. C'est aussi ça qu'il faut se dire. Et forcément, quand on entend ça, en fait, assistante médicale, non, je n'ai pas envie de faire ça. Donc, les jeunes vont choisir une autre voie.

C'est un cercle vicieux, en fait.
C'est un cercle vicieux, exactement. Mais après, je ne mets pas la faute non plus sur les médecins. Je veux dire, on est aussi, en tant qu'assistante médicale, peut-être qu'on a notre part de responsabilité et on est un peu coupable d'accepter d'avoir des collègues qui ne soient pas formées. Je pense qu'on a le droit de dire mais non, moi ça ne me convient pas. Après, l'employeur, c'est lui qui décide.

En fait, c'est tout un système qui doit changer. C'est toute une façon de voir les choses qui doit changer probablement de la part de tous les acteurs impliqués.
Ça pourrait peut-être fonctionner il y a 40-50 ans quand le CFC n'existait pas encore. Mais aujourd'hui, ça ne fonctionne plus comme ça. Il faut changer, la société a évolué, le métier d'assistante médicale a évolué. Il y a beaucoup plus de patients aussi, il y a beaucoup plus de maladies à traiter, beaucoup plus de traitements à savoir, enfin voilà. Et Noemi a eu raison.

Et j'espère qu'il y aura de l'écho et du changement grâce à sa lettre, mais aussi à tout ce que vous mettez en place et aussi grâce à toutes les assistantes médicales qui nous écoutent et qui auront envie de prendre leur destin en main.
On croise les doigts, soyez courageuses, battez-vous, vraiment c'est... Ça vaut la peine, c'est un métier quand même beau, qui est complet, qui peut être passionnant, mais battez-vous pour votre place, battez-vous pour votre métier.

Merci beaucoup pour cette magnifique conclusion et pour tout cet échange très intéressant Elodie. C'était très chouette de vous écouter. Vous êtes un bel exemple d'une assistante médicale engagée qui reste fidèle à son métier malgré les difficultés et qui fait même en sorte d'en améliorer les conditions de travail. Donc je voulais vous dire bravo pour tout ça.
Merci. Et merci à mes collègues aussi.

On arrive à la fin de cet entretien. Si vous êtes en recherche d'emploi dans le secteur médical, pensez à publier votre CV sur le site medpro.ch. C'est rapide et gratuit et cela vous rend plus visible et facilite vos démarches auprès des employeurs. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode du podcast de MedPro qui plonge au cœur des cabinets médicaux. Au revoir Elodie et très bonne continuation.
Merci, à vous aussi, au revoir.

Le 12 septembre 2024. Podcast enregistré début septembre 2024.

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