Interview avec une spécialiste du recrutement pour les cabinets médicaux
Cécile Treuthardt nous parle de son expérience
LAUSANNE - Madame Cécile Treuthardt, à travers son entreprise HR medical services, est spécialisée dans la gestion des ressources humaines dans le domaine de la santé. Elle compte parmi ses clients de nombreux cabinets médicaux.
Medpro.ch - Pourquoi et à quel moment les cabinets médicaux vous contactent ?
Mme Treuthardt - Les cabinets médicaux ou centres ambulatoires prennent contact pour différentes raisons. Ils souhaitent s’épargner la phase de recherche et de sélection , afin qu’ils puissent se concentrer sur leur métier. Certains cabinets souhaitent aussi déléguer cette tâche pour éviter « les erreurs de casting ». La recherche de personnel médical est difficile actuellement. Il y a plus de demandes que d’offres sur le marché de l’emploi. Passer par un intermédiaire permet d’une part, de gagner du temps et d’autre part, de limiter les risques d’un « mauvais » recrutement.
Quelle est justement votre valeur ajoutée ? Quels services apportez-vous aux cabinets médicaux ou autre clients du monde médical ?
Le recrutement ou la gestion des ressources humaines au sens large constituent un métier. J’apporte un regard externe, je cherche à limiter les risques d’un recrutement en évaluant d’une part le parcours professionnel, et d’autre part, le potentiel d’adaptation et d’intégration de la personne au cabinet. Je propose aussi des services, tels que la mise en place de projets divers dans un cabinet, l’accompagnement dans la gestion de conflits, le soutien dans les entrées ou départs de collaborateurs, les audits, etc.
Quel est votre parcours, pourquoi s'être principalement concentrée sur le recrutement pour les cabinets médicaux et le monde de la santé ?
Je suis diplômée de l’école hôtelière, après 5 ans dans le métier de l’hôtellerie, je découvre le monde de la gestion des ressources humaines. J’ai effectué mon brevet de spécialiste en gestion du personnel, puis un Master en gestion des Ressources Humaines. Afin de compléter mes connaissances théoriques et de mieux appréhender le milieu médical, j’ai complété ma formation par un CAS en économie et politiques de la santé. J’ai construis mon expérience en qualité de responsable ressources humaines au CHUV, puis comme directrice ressources humaines pour les centre de radiologie Affidea avant de développer HR medical services en 2017.
Quelle est l'influence psychologique, en plus de la qualification, quand vous proposez une assistante médicale à un cabinet médical ? Peut-être, on peut imaginer que certaines personnalités vont mieux ensemble, entre assistante et médecin. Autrement dit, prenez-vous en compte aussi l'équipe actuelle ?
Absolument, c’est une donnée essentielle. Il est important de pouvoir évaluer, de « sentir » le climat ambiant d’un cabinet médical ou d’un centre ambulatoire. Un-e candidat-e sera beaucoup plus à l’aise dans un certain environnement ou avec un médecin plutôt qu’un autre, alors qu’un-e autre préférera un autre type de contexte. Un-e collaboratrice satisfait-e sur son lieu de travail, sera plus à même de fournir une bonne prestation.
On voit en Suisse romande de plus en plus de cabinets de groupe ou de permanence, quelle est l'influence sur votre recrutement et vos processus, en comparaison à un simple cabinet médical d'un seul médecin ?
Le processus de recrutement ne change pas. Les besoins du poste sont évalués, le climat du cabinet ou du centre médical aussi, les candidats sont ensuite sélectionnés en fonction des besoins. Certaines personnes préfèrent travailler seul-e avec un médecin et gérer toute la partie d’assistanat, d’autres seront ravies de travailler en équipe, de choisir les semaines de vacances, etc.
Avec la crise du Covid-19 qui dure depuis plus de 6 mois, avez-vous noté des changements dans le recrutement des cabinets médicaux ? Peut-être plus de rotation (turn-over) ou au contraire des assistantes plus "fidèles" à leur emploi ?
Plusieurs mandats ont été suspendus pendant le confinement, mais dès le mois de juin l’activité a retrouvé un rythme habituel. Il est aussi possible que le confinement ait été le déclencheur pour une éventuelle recherche d’emploi. La routine entre l’employeur et son employé/e a été perturbée pendant cette période « exceptionnelle » et certains points dans la collaboration, ont pu être remis en question.
Le 27 octobre 2020. Medpro.ch remercie Mme Cécile Treuthardt. Interview réalisé par Xavier Gruffat de Medpro.ch par e-mail en octobre 2020.