Suisse : moins d’infections au VIH grâce à des tests de dépistage plus réguliers


BERNE - La tendance négative semble être derrière. En effet, après quelques oscillations pendant ces dernières années, le nombre de nouvelles infections au VIH en Suisse en 2017 a passé sous la barre des 500 cas. Selon l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP), la politique de prévention de ces dernières années a contribué à ce résultat positif.

Dans le détail, 445 nouvelles infections au VIH ont été enregistrées en Suisse en 2017, soit 16% de moins qu’en 2016. « Nous sommes confiants qu’il s’agit d’une tendance », a expliqué Daniel Koch de l’OFSP dans une conférence de presse qui s’est tenue le lundi 19 novembre 2018 à Berne. Par comparaison, à la fin des années 1980 le nombre de nouveaux cas au VIH par année était d’environ 2000. Et 10 ans après le nombre de cas était déjà d’environ 500 mais il est remonté pendant les années 2000.

Hommes plus touchés

Les hommes restent beaucoup plus touchés par les nouveaux cas de VIH que les femmes. Elles ne représentent que 22% des nouveaux cas au virus du sida. Deux tiers des cas de ces femmes sont de nationalité étrangère. Par contre, chez les hommes un peu moins de 50% des cas ne sont pas de nationalité suisse.

Communauté gay

La communauté gay est fortement touchée par les nouveaux cas de VIH. Plus de la moitié des hommes infectés par le VIH en 2017 avaient eu des relations sexuelles avec d’autres hommes. Les régions zurichoises et genevoises ont représenté presque la moitié des nouvelles infections au VIH en 2017.

Mesures efficaces

Pour Daniel Koch, le développement des mesures et campagnes de prévention s'est avéré efficace. En ce qui concerne la prévention, il s’agit de tests de diagnostic ou dépistage réguliers. Dans les centres de conseils et dépistages gratuits, le nombre de tests de VIH réalisés l’année passée a augmenté de 11%, et même de 20% pour la communauté gay, selon un communiqué de l’OFSP.

Chimioprophylaxie orale

Grâce à des tests réguliers de dépistage, le nombre de nouvelles infections diminue, car souvent les personnes infectées ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus. Lors de test positif, il est possible de commencer rapidement un traitement, ce qui mène à de meilleurs résultats. Selon l'OFSP, un traitement bien adapté peut réduire la charge virale à tel point qu'une personne infectée par le VIH n'est plus contagieuse. C'est pourquoi chaque personne traitée contribue à la prévention, explique le Dr Matthias Cavassini, médecin-chef au CHUV à Lausanne. Il ajoute que la chimioprophylaxie orale (PrEP) chez les personnes à risque d'exposition élevé est relativement nouvelle. Ces médicaments devraient ainsi jouer un rôle très important dans le futur.

Préservatifs

M. Koch met toutefois en garde contre la négligence face à ces évolutions positives, car le VIH reste une maladie incurable : « Lors de contacts sexuels douteux, il faut utiliser un préservatif ».

Nouveaux cas de SIDA

La gravité de la maladie est encore aujourd'hui attestée par les 60 à 80 nouveaux cas de sida qui sont survenus en 2017. Beaucoup des personnes touchées ont plus de 50 ans. Comme le relève M. Koch : « Ils ne se considèrent pas comme un groupe à risque et ne se font pas tester ».

Autres MST

Il y a aussi de bonnes nouvelles au sujet d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Après une forte augmentation ces dernières années, le nombre d'infections s'est presque stabilisé. En 2017, 754 cas de syphilis, 11’101 cas de chlamydiose (chlamydia) et 2’809 cas de gonorrhée ont été enregistrés en Suisse. Comparé à 2016 (2’270 cas), le nombre de cas de gonorrhée semble toutefois avoir légèrement augmenté. Reste à savoir s'il s'agit également d'un renversement de tendance pour la plupart des MST, comme cela semble être le cas avec le VIH.

Dans le cas de la syphilis, 60% des infections touchaient des hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes. La proportion de gonorrhée était d'un peu moins de 40%. La chlamydia se rencontre principalement chez les femmes, en lien avec des examens de routine. Cette maladie sexuellement transmissible pose encore beaucoup d’interrogations lorsqu'il s'agit de la combattre, a affirmé M. Koch.

Le 19 novembre 2018. Sources : ATS-Keystone, Creapharma.ch. Traduit de l'allemand par Xavier Gruffat (pharmacien). Remarque : Pharmapro Sàrl est client de l'ATS-Keystone en allemand. Crédits photos et infographies : Adobe Stock.

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