Le directeur de Medbase met en garde contre les obstacles liés à l'introduction de Tardoc
ZURICH - Le directeur de Medbase, Marcel Napierala, a mis en garde contre les défis majeurs liés à l'introduction du nouveau système tarifaire Tardoc. Dans une interview publiée lundi en allemand dans les journaux CH-Media, il a parlé d'une « tâche herculéenne ».
M. Napierala a critiqué le fait que le système de santé suisse en soit encore à un « stade préhistorique » en matière de numérisation. Certains hôpitaux se préparent même à ne pas pouvoir établir de factures pendant six mois. « Ils risquent de se retrouver à court de liquidités. Ce n'est pas bon », a-t-il déclaré.
Selon lui, l'ensemble du secteur doit « mettre les bouchées doubles pour simuler et former les gens » afin de pouvoir appliquer et facturer correctement les tarifs.
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Pertes pour les radiologues
Pour les médecins généralistes, Tardoc apportera certes des revenus supplémentaires, mais pas dans la mesure espérée. En revanche, le directeur de Medbase s'attend à des pertes importantes pour les radiologues : « Nous prévoyons des réductions tarifaires comprises entre 15 et 20 %. C'est énorme. » Il n'est guère possible d'améliorer l'efficacité dans ce domaine, « et nous ne pouvons pas simplement faire "passer plus de personnes dans les tubes" (ndlr. expression allemande). Ce ne serait pas correct d'un point de vue médical. »
Le directeur met également en garde contre les dérives dans le domaine de la médecine ambulatoire. La Suisse doit éviter « que les mesures politiques ne conduisent à une situation similaire à celle qui prévaut en Allemagne ». Dans ce pays, seuls les assurés ayant souscrit une assurance complémentaire ont un accès rapide aux médecins, tandis que les patients assurés par la caisse publique doivent attendre longtemps.
Selon M. Napierala, Medbase exploite près de 70 cabinets de groupe, quatre sites de radiologie et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de francs en 2024. L'entreprise appartient au groupe Migros, emploie 4300 personnes et prend en charge 260'000 patients dans le cadre de modèles d'assurance alternatifs.
Le 29 septembre 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).