La FMH retrace un siècle de féminisation des médecins en Suisse


BERNE - La Suisse est l'un des premiers pays à avoir permis aux femmes de faire médecine. Du XIXe siècle à aujourd'hui, la Fédération des médecins suisses (FMH) retrace l'histoire de ces médecins au féminin dans le dernier numéro de son bulletin hebdomadaire.

C'est en 1868 que la première femme suisse s'est inscrite à l'université dans le but de devenir médecin. "Depuis, les femmes médecins ont parcouru un long chemin semé d'embûches", précise l'historienne Verena E. Müller, qui signe l'article "De l'exception à la norme - Les femmes médecins en Suisse: 150 ans d'histoire" paru cette semaine dans le Bulletin des médecins suisses, l'organe officiel de la FMH.

Bien que la Suisse fasse partie des premiers pays à avoir ouvert ses universités aux femmes, les contraintes ont été nombreuses, raconte l'autrice. "Jusqu'à la fin du XIXe siècle, période à laquelle les premiers lycées pour femmes ont été créés, ces dernières n'avaient pas la possibilité de se préparer aux études", donne-t-elle en exemple.

A cela s'ajoutent des contraintes économiques, sociétales et juridiques. "Le droit matrimonial en vigueur était extrêmement discriminatoire, et ce jusqu'à sa révision en 1988." Ainsi, les époux des femmes médecins mariées pouvaient leur interdire à tout moment de poursuivre leurs études ou activité professionnelle.

Dès les années soixante, un véritable tournant s'est opéré pour les universités. "Les jeunes hommes se sont petit à petit détournés de la médecine pour s'intéresser à d'autres domaines prometteurs", précise l'historienne.

La proportion de femmes étudiantes en médecine humaine a ainsi augmenté de 80% entre 1980 et 2003. En 2005, l'Office fédéral de la statistique (OFS) constatait que les disciplines médicales ne se sont féminisées qu'au cours des 20 dernières années, affirme l'autrice.

Minorité de médecins-chefs femmes

Bien que la profession continue à se féminiser depuis plusieurs années en Suisse, le nombre de femmes aux postes de cadres reste peu élevé. Selon une étude de la FMH basée sur des données relatives à 2018, une fois un diplôme en poche, le nombre de femmes prédomine uniquement chez les médecins-assistants (58,6%). Il ne fait ensuite que diminuer pour atteindre 47,9% chez les chefs de clinique et 12,4% chez les médecins-chefs. En 2019, ce dernier taux augmente légèrement et atteint 12,8%.

Le 6 novembre 2020. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch). Crédit infographie (si présente) : Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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