Fribourg présente le contre-projet à l'initiative sur les urgences


FRIBOURG - Le Conseil d'Etat fribourgeois présente son contre-projet à l'initiative constitutionnelle "Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité". Le texte comprend des nouveautés visant à un accès égalitaire aux soins. La votation est agendée en juin 2024.

Président du Conseil d'Etat, Didier Castella a parlé mercredi devant la presse à Fribourg d'un contre-projet "solide". Il était accompagné par ses collègues Philippe Demierre, en charge de la santé, et Jean-François Steiert, qui représente l'exécutif au sein du conseil d'administration de l'Hôpital fribourgeois (HFR).

Le contre-projet, souhaité il y a tout juste un an par le Grand Conseil, prône également une prise en charge améliorée pour toute la population, a précisé Didier Castella. A ses yeux, changer la Constitution cantonale serait "excessif et contre-productif". La volonté des initiants est par ailleurs difficile à mettre en oeuvre.


Sept mesures

L'initiative demande de modifier la Constitution fribourgeoise pour y ajouter un aspect d’organisation des soins d’urgence sur tout le territoire cantonal. La discussion, qui s'annonce encore vive, survient à un moment où la santé constitue un dossier majeur de la législature, dans le contexte des difficultés financières de l'HFR.

Le contre-projet, fondé sur les "réalités financières", comprend sept mesures. Elles veulent favoriser un accès le plus rapide possible à une évaluation et à un tri, une prise en charge ad hoc en fonction des besoins de santé et des préférences du patient ainsi qu'une information "adéquate et claire" de sa situation.

Dans le détail, le numéro unique santé permettra de centraliser la réception des appels pour les urgences "non vitales". Il s'agira aussi de développer et de renforcer la prise en charge de ces dernières, via des permanences et des maisons de garde, des centres de santé et des équipes mobiles infirmières.

Objectifs identiques

Ensuite, le 144 sera renforcé pour la réponse aux appels d'urgences vitales. Pour celles-ci, le contre-projet propose encore de muscler la chaîne de secours, d'améliorer l'équité entre les régions en matière de coûts des interventions ambulancières et d'améliorer l'accès aux soins et à l'offre pour la population germanophone.

La dernière mesure concerne l'entité de coordination pour l'organisation cantonale des urgences sanitaires au sein de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS). "Chaque maillage est là, mais l'interfaçage doit être affiné", a affirmé Claudine Mathieu Thiébaud, cheffe du Service de la santé publique.

"Le contre-projet poursuit les mêmes objectifs que les initiants", a insisté Jean-François Steiert, mais en plus avec "la qualité et l'efficience". "L'initiative donne un sentiment de fausse sécurité à la population", a ajouté Philippe Demierre. Le groupe de travail du Conseil d'Etat a été soutenu par une commission parlementaire.

Moins coûteux

Le coût annuel des sept mesures est estimé à près de 7,2 millions de francs, alors que selon l'exécutif cantonal l'initiative impliquerait un investissement oscillant entre 35 et 40 millions et un coût d'exploitation annuel compris entre 11 et 13 millions. La mise en consultation du contre-projet doit intervenir cette semaine.

La votation sur l'initiative constitutionnelle et le contre-projet est prévue en juin 2024, a indiqué Didier Castella, en charge notamment des institutions. Pour mémoire, l’initiative constitutionnelle, lancée par un comité de citoyens, s'inscrit aussi dans le débat concernant le projet de développement HFR 2030.

Le 21 Juin 2023. Sources : Keystone-ATS.

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