Etude des maladies auto-immunes - des chercheurs du CHUV innovent


BERNE - L'étude, sur des modèles humains vivants, des mécanismes à l'origine de maladies auto-immunes touchant des organes peu accessibles, est une tâche compliquée. Il est ainsi exclu de prélever un bout de cerveau d'un patient dans le but de l'analyser. Le Laboratoire de neuro-immunologie du CHUV a validé une technique qui permet de contourner le problème.

Pour mettre au point cette technique, le professeur Renaud Du Pasquier a eu l'idée de recourir aux "cellules souches pluripotentes induites humaines" (hiPSC). Ces cellules sont capables de se différencier en n'importe quel type de cellules, comme par exemple des neurones, relève le CHUV, jeudi, dans un communiqué.

Pour "fabriquer" ces cellules souches pluripotentes, il suffit de récolter des cellules d'une personne via un prélèvement sanguin ou cutané. Ces cellules sont ensuite reprogrammées en hiPSC. Les travaux menés au CHUV ont consisté à utiliser cette technique pour étudier l'encéphalite auto-immune.

"La communauté scientifique suspectait fortement les lymphocytes T CD8+, les cellules tueuses du système immunitaire, de jouer un rôle dans le développement de cette pathologie", explique le professeur Du Pasquier, cité dans le communiqué du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois). Il fallait cependant encore le prouver.


Cellules de la même personne

C'est à ce stade que l'utilisation des hiPSC intervient. La méthode permet en effet de mettre en contact des lymphocytes prélevés chez un sujet vivant avec les neurones de cette même personne, créés à partir de cellules hiPSC. Cellule cible (neurone) et cellule attaquante (lymphocyte) proviennent ainsi du même individu.

Les analyses ont permis d'établir que les lymphocytes T CD8+ ciblaient bel et bien les neurones et jouaient un rôle essentiel dans la maladie. Mieux, les scientifiques ont pu démontrer que les responsables sont les lymphocytes T CD8+ dits régulateurs, dont la mission est pourtant de réfréner les ardeurs de leurs pairs.

L'équipe du professeur Du Pasquier veut maintenant utiliser cette méthode pour l'étude d'autres pathologies auto-immunes dans lesquelles les lymphocytes font figure de principaux suspects et qui touchent des organes difficiles d'accès. Mieux connaître les mécanismes en jeu pourrait conduire à des avancées thérapeutiques.

Des travaux sont déjà en cours sur la sclérose en plaques. Cette maladie touche environ 18'000 personnes en Suisse. "La phase progressive de la sclérose en plaques commence très tôt; l'enjeu est donc de stopper le processus rapidement", souligne le chef du service immunologie du CHUV.

Les travaux menés à Lausanne par le Laboratoire de neuro-immunologie font l'objet d'une publication dans "Nature Communications".

Le 28 novembre 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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