Coronavirus - Malgré une hausse des cas, les experts ne sont pas inquiets


BERNE - Les cas de coronavirus devraient continuer à augmenter les prochaines semaines. Les experts ne sont toutefois pas inquiets. A plus long terme, les pronostics sont difficiles à établir.

Les nouvelles infections ont rapidement augmenté depuis fin février. "La semaine dernière, elles ont presque atteint le plus haut niveau enregistré mi-janvier", a indiqué Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), devant les médias.

Vu le haut taux de positivité, une grande partie des cas ne sont probablement pas décélés, a-t-il poursuivi. Chaque semaine, jusqu'à 10% de la population a pu être contaminée. "Si vous avez pris le bus ou le tram ou si vous avez assisté à une réunion aujourd'hui, vous avez certainement été en contact avec le virus."

Hospitalisations, occupations des soins intensifs et décès ont également légèrement augmenté ces derniers jours. Ils restent toutefois peu élevés grâce à la vaccination et l'immunité naturelle élevée de la population, a précisé le spécialiste.

Hausse des cas attendue

La hausse des cas devrait se poursuivre les prochaines semaines. Trois quarts de la population devrait entrer en contact avec le virus, a estimé Patrick Mathys. Les experts ne savent pas encore quand le pic sera atteint. Le système de santé n'étant pas submergé et ne menaçant pas de l'être, ils ne sont toutefois pas inquiets.

Des pronostics à plus long terme sont difficiles à établir. Début avril, les dernières mesures devraient tomber. "Moins de masques et plus de contacts impliquent généralement plus d'infections", a relevé Tanja Stadler, cheffe de la task force Covid-19 de la Confédération, dont le mandat doit prendre fin le 31 mars.

D'autres éléments pourraient cependant avoir un effet positif sur l'évolution de la situation: l'arrivée de l'été, saison généralement moins propice au virus, ou encore la bonne immunité de la population qui avoisine les 80%. La durée de protection suite à une infection à omicron est toutefois inconnue. Et l'apparition d'un nouveau variant n'est pas exclue.

Les mesures individuelles de protection joueront donc un rôle d'autant plus important, a jugé Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse, qui a souligné l'omniprésence du virus aussi bien au bureau que lors des activités sportives, des carnavals et autres festivités. Eviter les contacts physiques, se laver les mains, aérer et porter un masque en intérieur permettent de limiter les transmissions.

Suivi de l'évolution plus ardu

Le suivi de la pandémie pourrait s'avérer plus difficile, une fois l'isolement supprimé. Il sera assuré grâce au système de surveillance Sentinella, généralement utilisé pour la grippe, et le monitoring des eaux usées, qui couvre 70% de la population, a expliqué Patrick Mathys.

Des prélèvements seront aussi effectués auprès de la population jeune et mobile, afin de détecter de nouveaux variants, a-t-il continué. D'autres études pourront être soutenues si nécessaire. Rudolf Hauri a précisé de son côté que les cantons restent en contact avec les médecins et les hôpitaux pour avoir une bonne idée de la situation et pouvoir agir rapidement en cas de besoin.

L'automne pourrait changer la donne. Il faut se préparer à différents scénarii, a relevé Christoph Berger, président de la commission fédérale pour les vaccinations. Si une deuxième dose de rappel n'est que peu efficace en l'état actuel, elle pourrait alors être recommandée pour les personnes vulnérables, comme pour la grippe. Des plans de vaccination doivent être mis sur pied.

Le 22 mars 2022. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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